Bienvenue sur ce site d'information sans but lucratif, consacré aux années 60, à son environnement, à sa musique, à ses amplis, ses guitares et aux groupes anciens et actuels qui perpétuent cette magie des sixties !

LES ELECTROPHONES DES ANNEES 60

Après le règne des gramophones à moteur mécanique et des disques plats 78 trs inventés et développés par l’Allemand Emile Berliner de 1886 à 1889, apparaissent dans les années 50, les premiers électrophones à moteurs électriques équipés d'une tête de lecture piezo électrique et d'une pointe en "saphir".

D'autre part, le microsillon venait d'être inventé aux Etats-Unis en 1947. Il offrait pour un coût de fabrication réduit une meilleure qualité sonore, un temps d'écoute plus grand, et il était plus léger et plus solide que le 78 tours.
Au début des années 50, le chef d'orchestre Eddie Barclay va être le premier français à s'intéresser au microsillon, et va commencer à en importer des Etats-Unis. En 1955, il va faire construire le plus moderne studio d'enregistrement avenue Hoche à Paris, dans lequel il enregistrera un grand nombre des vedettes des années 60.

L'acteur principal de cette révolution qu'à constitué l'électrophone, c'est l'industriel Français Marcel Teppaz qui depuis 1931 fabriquait du matériel de radio et des amplificateurs et qui commence à s'intéresser au phonographe en 1941 en travaillant sur l'idée d'un entrainement par moteur électrique.
En 1952 il va lancer le premier tourne-disque portable fabriqué dans son usine de la Croix-Roussse à Lyon.
En 1958 la production de l'usine qui emploie 600 personnes, est de 1000 appareils par jour, soit 1 toute les trente secondes !

En cliquant sur le lien ci-dessous, vous pourrez voir sur le site de l'INA un très intéressant reportage de l'ORTF, diffusé le 1er janvier 1957, sur la fabrication des éléctrophones Teppaz dans l'usine de la Croix Rousse à Lyon.

Il est en visualisation intégrale et gratuite, et vous pouvez éventuellement le télécharger pour une petite somme : http://www.ina.fr/economie-et-societe/vie-economique/video/CPF89005112/la-fabrication-des-electrophones-teppaz-a-lyon.fr.html  Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur les Teppaz, je vous recommande ce forum spécialisé : http://passion-teppaz.forumparfait.com/index.php

Les 10 modèles qui ont fait de succès de TEPPAZ sont sortis entre 1955 et 1964 : il s'agit des modèles ECO, PRESENCE, 336, OSCAR, 448, TRANSIT, OCTAVE, OSCAR SENIOR, TRANSITRADIO, TOURIST.

Teppaz avait également compris avant bien d'autres, que la communication était l'une des clés du succès, aussi trouve-t'on de très nombreuses publicités des premières productions de l'usine de  Lyon.  Il s'agissait des modèles Eco, Présence et 336, dont voici quelques exemples ci-dessous.

TEPPAZ modèle ECO

(1952)

Le modèle ECO est une mallette tourne-disque à moteur électrique, mais ne disposant pas d'électronique amplificatrice, il doit être raccordé à une unité externe. Apparu en 1952, c'est l'un des premiers modèle adoptant le concept "portable en valisette" qui fera le succès de la gamme Teppaz. Il sera décliné en plusieurs variétés dénommées "ECO PRESENCE" et "ECO 60", qui seront alors dotés d'une amplification autonome.

Il figurera au catalogue jusqu'en 1960, où il adoptera les formes arrondies de l'Oscar et sera proposé en versions "Eco 60", "stéréo", et "piles".

TEPPAZ modèle PRESENCE

(1955)

Selon les termes de la publicité : PRESENCE électrophone de classe, 500.000 appareils en service. C'est un tourne-disques à 4 vitesses avec arrêt automatique en fin de disque.  Puissance 3 watts, amplificateur à 3 lampes : EBF 80 , EL 84, EZ 80. Couvercle détachable formant Baffle "spatio-dynamique". Contrôle graves/aigus très efficace. Très belle valise fibre. Poids 5,5 kg. Dimensions : long. 375mm, larg. 270mm, haut. 155mm, alimentation secteur 110, 220 volts.

TEPPAZ modèle 336

(1955)

Le modèle 336  était le haut de gamme de chez Teppaz ! C'était un appareil puissant 6/8 watts, 5 lampes push/pull, avec trois haut-parleurs installés dans le couvercle orientable de la malette, et qui existait en trois versions : le modèle Pick-up, le modèle Préampli-micro, et le modèle Préampli cellule cinéma et micro.  Réponse en fréquence 50 à 15000 périodes +/- 1db, 50 à 20000 périodes +/- 3 db. Quatre couleurs disponibles : Pécari, Vert, Ebène, et Parchemin.

TEPPAZ modèle OCTAVE

(1959)

C'est un modèle à présentation plus luxueuse, d'un poids de 6,6 kg, et qui est pré-équipé pour la stéréophonie.

TEPPAZ modèle OSCAR

(1959)

Il est lancé en 1959 et est de forme plus arrondie que ses prédécesseurs. Selon la publicité ses caractéristiques techniques sont les suivantes  : "tourne-disques à 4 vitesses avec changement de vitesse hélicoïdal d'un silence et d'une régularité de rotation incomparable, ne nécessitant aucun entretien et, pratiquement inusable. Amplificateur de haute qualité - puissance de 3 watts - réponse en fréquences de 40 à 12000 périodes +- 2db - contrôles de graves/aigus très efficaces permettant la reproduction fidèle de tous les disques - bruit de fond - 50 db - tubes UCL82 et UY 85 - consommation 45 watts courant alternatif 50 périodes 127/220 volts - Haut-parleur 17 cm spécial à haute impédance.

TEPPAZ modèle 448

(1959)

Appareil stéréophonique et HI-FI, à 4 vitesses, 2X6 watts, 6 lampes, 4 ECL82, 2 EF86. Ses deux couvercles sont équipés de 6 haut-parleurs, deux de 21cm et un tweeter. Avec ses 11 kg, il est le plus gros appareil de la gamme.

TEPPAZ modèle Oscar SENIOR

"Devant l'éclatant succès de l'Oscar, il était normal queTEPPAZ cherche à tirer la quintessence de ce modèle. L'Oscar Sénior est le résultat de cette évolution vers le mieux. Il est adaptable à la stéréophonie avec l'adaptateur ECO 60, le bras permettant le montage instantané de la cartouche stéréo."

Voilà l'entrée en matière de la notice du modèle Sénior (ci-dessous). Les amateurs apprécieront !

TEPPAZ modèle Transit (1959)

"Musique sans prise de courant avec TRANSIT, l'électrophone à transistors" dit la publicité. C'est le premier appareil transistorisé de la marque, avec une puissance musicale de 0,8 watts. Ci dessous en version "vichy" et "écossais".

TEPPAZ modèle TOURIST

(1963)

TEPPAZ modèle Transitradio

(1963)

Transitradio : combiné Radio Electrophone à transistors, présenté dans une valise élégante et robuste. La poignée permet le transport à la main, ou en bandoulière". Quatre gammes d'ondes en radio : FM, GO, PO, OC. Electrophone à quatre vitesses : 16, 33, 45, 78 tours

TEPPAZ modèle PIROUETT'

(1964)

TEPPAZ modèles Ballad,

bi Ballad et bb Matic

(1966)

Les établissements EDEN électronique S.A. (Marcel DENTZER fondateur) 13 rue Rabelais à Montreuil, fabriquent des électrophones sous la marque EDEN.

Mais les établissements Marcel Dentzer vont également produire dans les années 50 des appareils pour la G.I.D. acronyme de "la Guilde Internationale du Disque".

La guilde était la filiale française du "Concert Hall Record Club" crée aux Etats Unis à la fin des années 40. Ils ont ouvert un bureau en France au 22 rue de Rivoli à Paris 1er, en 1954.

La Guilde Internationale du Disque, était un système très populaire de vente de disque de musique classique par abonnement mensuel créé en 1953, qui a édité les plus grands compositeurs : Brahms, Liszt, Mendelssohn, Tchaïkovsky, Schumann, Beethoven, Rachmaninov, Verdi, Händel, Strauss, Mozart, Schubert, Rossini, Bach … Le Reader’s Digest du classique, en quelque sorte ! Des boutiques ont également existé à Paris (une demi-douzaine) et en province (Nantes, Strasbourg, Nice, Marseille …) avant de progressivement disparaitre dans les années 80.

La Guilde proposait à ses abonnés des pick-up  fabriquiés par EDEN électronique, décrits comme étant d'une excellente qualité "le son de l'appareil est clair, du pianissimo au forte, et tout indiqué pour découvrir la musique classique"... Ci-dessous une publicité de la Guilde dans les années 50.

Pour mémoire les établissements Dentzer-Eden, construisirent également sous licence des juke-box, sous la marque EDEN-A.M.I. et notamment des modèles Continental 200 et Lyric 100.

L'entreprise "Constructions Electriques Marbon" à Paris, fabriquait des électrophones réputés sous la marque MELOVOX. Elle montait sur ses appareils, les platines "mélodyne" de fabrication Pathé Marconi, que l'on retrouvait chez plusieurs constructeurs comme La Voix de son Maître..